La vie sociale des forêts ogivines. Analyse du changement social dans la région forestière de l’Ogooué-Ivindo 

Contexte

Ce projet vise à documenter les multiples rapports aux ressources forestières des acteurs et actrices dans la région de Makokou (Ogooué-Ivindo) au Gabon. Il s’intéresse aux trois domaines que sont l’exploitation forestière (de plus ou moins grande ampleur, formelle ou informelle), les pratiques agricoles (agriculture villageoise sur brûlis, agroforesterie, forêts communautaires, projets de développement agro-industriels) et l’extractivisme minier (concernant l’or et le fer notamment, là aussi à différentes échelles : de l’artisanat aux projets ou sites industriels). Il vise également à analyser la production discursive (textuelle, chiffrée, en images) relative aux changements sociaux et environnementaux induits par le développement industriel et l’appropriation de la logique de développement durable par l’ensemble des acteurs et actrices. Il a pour objectif d’impliquer les acteurs et actrices en présence dans l’élaboration et la mise en pratique de solution face aux problématiques socio-environnementales.

Objectif de l’étude

  • Développement durable et pratiques extractives

Le développement durable est l’une des priorités politiques nationales du Gabon, où les activités industrielles d’extraction (bois, minerais et hydrocarbures) ont débuté il y a plus d’un siècle. Dans la région de Makokou (province de l’Ogooué-Ivindo), divers projets ou activités extractives sont porteurs de promesses de développement économique, mais soulèvent également de nouveaux enjeux en matière de protection de l’environnement. Il apparaît donc prioritaire de porter une attention particulière à la relation entre les populations Ogivines et la forêt, à la coexistence des pratiques extractives ainsi qu’à la gouvernance et aux acteurs du développement durable et industriel.

  • Enjeux au sein des forêts

C’est à l’intersection des trois secteurs que sont l’exploitation minière, l’exploitation forestière et l’agriculture et leurs liens spécifiques avec la forêt que se situe ce projet de recherche : quel est l’état des forêts ogivines et quelles sont les pratiques réelles qui s’y déroulent ? Quelle est la relation entre les habitants Ogivines et la forêt ? Comment les différentes activités cohabitent-elles dans la région ? Quelles sont les divisions du travail (sexe, classe, âge, nationalité, origine ethnique) ? Comment les enjeux économiques et de développement durable sont-ils perçus et appropriés dans le temps ?

  • Différentes manières de rechercher et de s’impliquer 

Ce projet de 18 mois s’appuie sur un consortium en 4 parties entre l’IFSRA, INSUCO-Gabon, CADS et GSEZ. Le travail de terrain sera réalisé principalement par un post-doctorant anthropologue et quatre étudiants de deuxième année de Master de l’université de Libreville en anthropologie, sociologie, géographie et économie. Le projet est mené en collaboration avec des chercheurs de l’université de Libreville. Les méthodologies envisagées visent à tirer le meilleur parti des connaissances locales et à promouvoir des pratiques collaboratives, tant dans la collecte de données, l’élaboration des hypothèses initiales que lors du débat autour des résultats. Enfin, le projet participe au deuxième cycle du programme RESSAC (Recherche appliquée en écologie et en sciences sociales en appui à la gestion durable des écosystèmes forestiers en Afrique centrale) porté par le Centre de Recherche Forestière Internationale et le Centre International de Recherche en Agroforesterie. (CIFOR-ICRAF).

Institutions partenaires et équipe de l’étude

L’IFSRA, INSUCO-Gabon, CADS et GSEZ

L’équipe de l’étude est composée de  :

  • Constance Perrin-Joly (PI)
  • Etienne Bourel (CA)
  • Sabine Luning (CS)